66 millions d’euros
pour le NFC dans les territoires : accélérons !
La Caisse des Dépôts vient de publier la liste et les détails des projets Territoires NFC qui seront financés par le Fonds Stratégique d’Investissement sur 15 territoires.
On ne peut que se réjouir de voir 66 millions d’euros mobilisés sur le déploiement de services NFC à destination des citoyens, dont 26 millions apportés par l’Etat. Mais on reste songeur sur les délais de mobilisation lorsqu’on se souvient que l’appel à déclaration d’intention qui préludait avait lieu en juillet 2010, suivi d’un appel à projet « déploiement de services mobiles NFC » ayant abouti à une présélection des déclarations d’intention en juillet 2011, et la soumission finale des dossiers en octobre 2011, et enfin l’annonce des résultats définitifs le 15 octobre 2012… Ce sont 28 mois qui se sont écoulés depuis le top départ !
Pendant ce temps, l’avance prise par la France sur les services mobiles sans contact se réduit, mais le marché international se construit autour d’une offre de smartphones NFC qui devient abondante, ce qui est le meilleur encouragement à poursuivre les efforts entamés.
Le sujet aujourd’hui n’est plus de savoir s’il faut proposer des services « sans contact » ou adapter des applications web vers le mobile. L’heure est au « digital proximity » : un ensemble de moyens d’informations, de transactions et de modes de partage qui font le lien entre le monde numérique – celui des smartphones et des Tablet PC connectés – et la réalité locale des magasins, des loisirs et du tourisme, des déplacements et des besoins administratifs. Pour cela, peu importe la technologie employée, il faut repenser les parcours client et privilégier l’expérience servicielle et sociale, celle qui créé de la valeur pour l’utilisateur d’un smartphone connecté en tous lieux et à tous moments. C’est lui qui a le pouvoir d’arbitrer vos services : « j’aime ou j’aime pas ? ».
Le NFC a tous les atouts pour offrir ce lien de bascule entre le monde digital et celui de la proximité. Mais il se trouve en compétition avec de nombreuses autres options, en particulier les code 2D ou les services mobiles géolocalisés qui, eux, sont déjà compatibles avec la plupart des smartphones actuels. Tous ces moyens permettent de se positionner et d’apprendre mais l’avantage du NFC tient en 2 mots : simplicité et sécurité d’usage. Le même geste permet de s’informer, de profiter d’avantages ou de valeurs dématérialisées (coupons, vouchers, titres de transports, billets de spectacles, etc.) et de partager avec ses amis ou son environnement (échange peer-2-peer et internet des objets). Alors pour s’imposer, le NFC devra surmonter les résistances écosystémiques et séduire les utilisateurs. L’affaire n’est pas gagnée mais les tendances sont déjà encourageantes, voire irréversibles si l’on en juge au nombre de cartes sans contact déjà émises.
L’étape suivante, celle des smartphones connectés, donnera le dernier mot à l’utilisateur. La relation marketing est en phase d’inversion : du mode push (je reçois passivement des sollicitations), on passe au mode pull (je suis demandeur, satisfaites-moi ici et maintenant). Célébrons le déploiement de services mobiles sans contact qui a le mérite de mobiliser les écosystèmes locaux des territoires et profitons-en pour forger les expériences par tous les moyens afin de trouver les approches servicielles qui séduisent clients et usagers… et qui apportent des résultats concrets et mesurables à ceux qui s’y engagent. Dites, et si on accélérait ensemble ?
François Lecomte-Vagniez